Voilà le deuxième portrait, sur une très grande joueuse italienne, Nadia Centoni. Donnez votre avis!!

Le numéro 13, Nadia Centoni. Une volleyeuse italienne d’1,85 m du Racing Club de Cannes. Son sourire interpelle. On a envie d’aller vers elle. Son palmarès aussi. Il est impressionnant. A vingt-sept ans, c’est l’une des plus douées de l’équipe.

Dès sa première année sur la Croisette, lors de la saison 2007-2008, Nadia Centoni fait des miracles. Cannes remporte son 13^e titre de champion de France et sa 12^e Coupe de France. Nadia Centoni, elle, est élue meilleure joueuse de la compétition. Cela représente pour elle « un très grand bonheur. » Le volley, un rêve de gosse ? Non. Elle a commencé vers six ans pour faire comme sa copine. Elle s’est prise au jeu, elle a aimé et tout s’est accéléré. On l’a repérée. A treize ans elle a changé de ville, d’amis pour « arriver au volley ». Dans sa voix, du fatalisme. Elle n’a jamais pensé arriver sur la Croisette. Pour elle, Cannes c’est quelque chose de « monstrueux ». Quand on lui a annoncé que le club l’a désirée, sa réaction : « je pars direct ». L’histoire d’amour a débuté. Elle a prolongé son contrat de deux ans. Elle veut aller encore plus loin, plus haut. Son objectif cette année, remporter la Ligue des champions. Elle y croit, surtout en elle-même. Sa croyance est aussi religieuse, elle est catholique. Mais, ce n’est pas compatible avec le sport. Dieu ne fait pas la victoire, c’est la chance qui y contribue.

« Pour le moment, c’est la carrière »

Elle a raison d’y croire. Grâce à ses vingt-quatre points face à Ankara le 9 décembre dernier au palais des Victoires, les Cannoises sont quasiment qualifiées pour le prochain tour de la Ligue des champions. Ses pauses détentes sont rares. Difficile de trouver du temps entre les déplacements, les entraînements et les matchs. Son mari, Duccio et sa chienne Chloé font partis de ses moments de repos. Duccio, elle le connaît depuis huit ans, ses yeux brillent. Il vient souvent la soutenir. Le soutien des proches peut être décisif. Ses parents étaient dans les tribunes lors de la finale de la Coupe de France. Les enfants, elle y pense. Mais « pour le moment, c’est la carrière ». Elle veut attendre au moins deux ans. Aujourd’hui, sa progéniture c’est Chloé. Nadia s’entraîne. « Elle ne peut jamais être toute seule. Elle est chez la nounou là, faut que j’aille la chercher », avoue-t-elle.

La fatigue se ressent, elle rentre d’un déplacement dans le Hainaut. Pourtant, elle parle sans se lasser. Tous les sujets sont évoqués comme la politique, abordée avec le sourire. Le retour de Berlusconi au pouvoir, cela ne la dérange pas. Il veut changer les choses, il faut attendre. Nadia Centoni n’est ni pour ni contre Silvio Berlusconi. Elle est « au milieu ». Elle avoue qu’il a fait des « conneries », il a aussi une grande responsabilité, c’est difficile. Ouverte d’esprit, Nadia Centoni. Pour elle, le sport et la politique ne doivent pas se mélanger. Le boycott des Jeux Olympiques de Pékin, ce n’était pas à elle de se mobiliser, de faire quelque chose pour le Tibet.

« Son esprit était à fond »

Elle s’est concentrée sur son épreuve. Elle voulait absolument faire mieux qu’à Athènes. L’Italie avait fini cinquième. Elle a donné le meilleur d’elle-même. « Son esprit était à fond ». Cela n’a pas suffit. Son pays a terminé à la même place. Quand elle évoque son parcours, elle est déçue. Un sentiment de colère apparaît également dans ses paroles. Son sourire reprend le dessus. Des passions l’animent dans ces rares moments de repos. La cuisine, elle adore. C’est la joie à l’entraînement lorsqu’elle arrive avec un tiramisu dans les bras. Une question est esquivée. L’argent. Elle gagne bien sa vie mais moins que les footballeurs. En ces temps de crise, elle s’inquiète parfois du futur. En aura-t-elle toujours assez quand sa carrière sera terminée ? Elle ne sait pas. Aujourd’hui, elle en profite. Sa convivialité surprend. Même fatiguée, elle accepte avec bonheur de rencontrer ses fans, de les embrasser, de leur parler quelques minutes. Nadia Centoni, ce n’est pas une femme superficielle, c’est une italienne qui « aime (son) pays ». Elle a un truc en plus : « je suis profondément italienne mais je ne me trouve pas italienne, je me sens internationale. »

« Je crois en moi-même »

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